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La DIrection du NUMérique de l'état vient de mettre à jour sa feuille de route 2019-2022.
Elle est bien sûr très lisse, et il y a sûrement beaucoup de critiques constructives à y apporter, mais elle a l'avantage d'être remarquablement claire, ce qui est le signe d'une réflexion amont importante, et il semble intéressant de voir comment elle pourrait être déclinée dans le domaine transport/mobilité.

Les actions sont structurées en 2x4 missions:
1) LABEL : Labelliser les solutions et outils numériques recommandés pour les administrations
2) IDNUM : Construire une identification unifiée pour les services en ligne
3) DATA : Exploiter tout le potentiel des données au service des politiques publiques
4) INFRA : Construire et opérer des infrastructures et des services numériques mutualisés
5) PILOT : Accompagner la conception et le pilotage des systèmes d’information
6) TALENTS : Attirer et fidéliser les talents du numérique, et accompagner les managers publics dans l’usage du numérique
7) FABRIQUE : Concevoir des services publics numériques autrement
9) TRANSFO : Appuyer la transformation publique par le numérique

On peut facilement proposer des déclinaisons "mobilité" sur ces 8 axes :
1) un catalogue similaire au socle logiciels libres, et, pour certains standards ou normes, la liste des fournisseurs
2) la réflexion sur les services de mobilité (maas) a amené l'idée d'un compte mobilité qui fonctionnerait sur tout le territoire, on retrouve là une problèmatique similaire aux questions d'identification unifiée (FranceConnect etc.)
3) la donnée est un "gros morceau", avec l'ouverture des données et leur publication sur transport.data.gouv, mais aussi tout l'accompagnement et la valorisation nécessaires
4) les coûts d'hébergement semblent faibles, mais de fait les questions d'infrastructure demandent de l'expertise (sur la sécurité entre autres) et restent un obstacle au déploiement des services, et la mutualisation des infrastructures numériques semble une bonne idée, surtout si on considère que ce sont des infrastructures de services et pas seulement matérielles
5) les projets de services sont portés pour l'essentiel par les collectivités, c'est un sujet en soi où le partage d'expériences et la capitalisation peuvent apporter beaucoup, un peu dans l'esprit de l'initiative France Mobilités
6) la question des compétences est évidemment clé et pas forcément traitée collectivement par le communauté ITS / mobilité, par exemple un programme d'EIG ciblé sur la mobilité serait à explorer
7) la conception et le prototypage de nouveaux services deviennent un métier à part entière, l'expérience de beta.gouv est très enrichissante à cet égard, et doit être mieux prise en compte dans la mobilité
8) dans la mobilité aussi, se posent des questions de conduite du changement et d'accompagnement, tant pour les usagers, questions d'acceptabilité et d'inclusivité, mais aussi dans les collectivités et chez les opérateurs

Bref, cette feuille de route peut inspirer des propositions, notamment :

  • pour la Fabrique des Mobilités qui tient son AG le 1er octobre prochain
  • pour l'ATEC ITS France dans le cadre du groupe de travail en cours sur Big Data et mobilité
    Par rapport à la DiNum, on peut dire que le périmètre est plus ciblé, néanmoins il y a une grande complexité supplémentaire, la réflexion ne concerne pas les seuls services de l'état, mais collectivement l'ensemble des collectivités Autorités Organisatrices de Mobilité, et même plus largement l'état, les opérateurs d'infrastructures et des services de mobilité, entre autres...